Recit d'accouchement sans peridural et sans déchirure

Les récits d’accouchement ne manquent pas mais ils sont tous différents ! J’aimerais vous parler ici du mien, surtout pour donner du courage aux futures mamans désireuses d’accoucher sans péridurale.

Lors de mon premier rendez-vous de confirmation de grossesse avec mon docteur il m’a demandé si je souhaitais être en public ou en MLU (Midwifery Led Unit)- qui n’est autre qu’un département dans l’hôpital géré exclusivement par des sages-femmes. La différence : par de péridurale possible- un peu comme la fameuse salle nature en France sauf que là, si vous changez d’avis, il y a peu de chance qu’on vous la donne cette anesthésie.

Bref, après de longues hésitations je décide de me lancer. Je me dis que d’autres l’ont fait avant moi et que c’est mieux pour moi et bébé. Mais pour être validée dans ce service il faut respecter des conditions relativement strictes (état de santé actuel, passé, non-fumeur…) et prenons note qu’il n’y a que deux chambres dans ce service donc si elles sont prises vous devrez passer au public. Vous me direz « et alors ? ». Et bien en Irlande le public ne reflète pas vraiment votre idéal d’accouchement et encore moins de maternité au sens plus large. En effet lorsque qu’on vous donne un rendez-vous et bien ce sont 20 autres femmes qui ont le même rendez-vous a la même heure- la première arrivée la première servie. Puis une fois accouchée on vous donne un lit dans une grande pièce avec 10 ou 20 autres femmes. Chaque lit étant séparé par des rideaux… c’est pas le rêve hein. Bienvenue en Irlande.

Ma grossesse se passe incroyablement bien. Je prends des cours d’aqua gym et de pilates et je marche autant que possible.

Mon accouchement est prévu pour le 26 février.

La nuit du 24 au 25 février je pers les eaux à minuit, en plein sommeil- sans aucun signe précurseur. Je me douche, mange un peu (on sait jamais) et nous partons pour l’hôpital pour être vue. Nous arrivons sur place à 2h du matin. A ce stade là je n’ai aucune contraction. Apres confirmer la perte des eaux on me demande de rentrer chez moi, de prendre du repos et de manger. On me donne un thermomètre pour contrôler ma température régulièrement.

Sur le chemin du retour (nous vivons à 30 minutes de l’hôpital), je commence à sentir les contractions, mais elles sont largement supportables. A la maison mon mari part se coucher et je reste sur le canapé car mes petites contractions m’empêchent de dormir. A 10h je rappelle l’hôpital car je suis un peu perdue… les contractions sont régulières mais pas très fortes… je doute, et si c’était plus simple que je ne croyais ?

Nous repartons donc direction l’hôpital. Nous arrivons à 11h, on me vérifie et on me dit que je ne suis ouverte qu’à 2cm et donc que je peux rentrer encore une fois. Je demande donc aux sages-femmes comment reconnaitre les vraies contractions ? Sa réponse : « Vous le saurez, croyez-moi ! ». Mais cette fois ci je demande à mon mari de rester dans la voiture sur le parking. En un rien de temps les contractions me terrassent. Il est 14h.

Je craque et je décide de retourner mais surtout de leur demander cette fichue péridurale (alors que je sais très bien qu’on ne me la donnera pas… j’ai signé pour).

Cette fois ci on me garde mais n’ai pas beaucoup avancé : toujours 2cm. Je n’y crois pas mes oreilles, ces douleurs pour rien ??

On me propose alors les TENS machines - des petits patchs électrodes qu’on vous pose sur le bas du dos. Vous les enclenché des que vous sentez une contraction arriver.

Cela permet de modifier le point de concentration et de sentir un peu moins la douleur. On ne va pas se le cacher, c’est pas miraculeux loin de là. Je suis ouverte à 4cm et de là on me propose la piscine et le gaz car je ne tiens plus. Je me concentre sur une respiration lente et contrôlée et puis pouf, plus de gaz. On me dit gentiment que mon quota est expiré. La panique. Je commence à sentir une gêne dans mon entre jambe. La sagefemme me demande ce qui se passe et je lui dis que je sens la tête de bébé. Elle me répond que cela est impossible, qu’il me reste beaucoup de travail, mais pas doute elle vérifie. C’est bien la tête de mon bébé que je sens. On me demande donc de sortir de la baignoire car en Irlande il n’est pas permit d’accoucher dans l’eau pour des raisons d’hygiène. L’instinct me pousse à me positionner debout, accoudée au lit. On positionne un gros oreiller entre mes jambes et on me dit de pousser. Trois poussées et bébé est sorti. On m’a demandé de l’attraper directement de mon entre jambe et je le porter à mon torse, puis de m’allonger sur le lit. On me laisse avec bébé pendant une quinzaine de minutes puis une fois que le cordon comment à ne plus battre on demande à papa de le couper. Mon placenta tarde à sortir je demande donc à mon mari de me faire un point de pression que nous a enseigné mon acupuncteur, le résultat ne se fait pas attendre. Puis on vérifie les éventuelles déchirures pendant que je m’occupe de bébé, un peu étourdie et dans les vapes. Par miracle, je n’en ai aucune ! Quelques minutes plus tard on m’offre de me doucher. Les joies de l’accouchement sans péridurale !

Vous l’avez noté, mon accouchement a été très rapide. En tout juste 3h. Mon secret ? tout au long du travail mon mari me faisait des points de pressions pour m’aider à supporter la douleur. Ces mêmes points permettent au col de l’utérus de dilater. L’eau de la piscine et le gaz m’ont aussi beaucoup aidé car j’ai pu garder une respiration lente et contrôlée permettant à mon corps de faire le travail avec la quantité nécessaire d’oxygène.

Pour toutes celles qui se demandent si elles peuvent le faire : oui, tout à fait. Est-ce que c’est dur : oh que oui, mais pas insurmontable. Le bonheur de pouvoir se lever juste après un accouchement, de pouvoir profiter à 100% de son enfant n’a pas de prix.